Des panneaux ‘’sortie de ferme, tracteur, passage de Cistude, cervidée…’’ balisent et amusent mes nouveaux trajets quotidiens. Parmi ces signalisations, il en est une éphémère, plantée sur le bas-côté, enluminée de sangliers où on lit ‘’Chasse en cours, ensemble soyons vigilant’’.
Néo-rurale oblige, j’essaie, dans le cadre d’une bonne intégration, d’appliquer les consignes locales mais j’avoue que là, je ne sais pas vraiment quoi faire….
La première fois et vous pouvez bien rire, je me suis recroquevillée dans le siège de la voiture. Les yeux à hauteur du volant en mode Berry-scary-war-zone, j’imaginais le pare-brise voler en éclat et ma tête aussi, un sanglier pas hirsute qui s’effondrait sur le bitume en grommelant Help entouré d’une horde d’oreilles boueuses à la langues pendantes suivi par des chevaux au galop (chasse en cours peut être à courre) ….
La fois d’après, un peu plus assurée à défaut de rassurée, presqu’au pas, je lance un sourire poli accompagné d’un petit signe de la main à la silhouette zébrée fluo ‘’camouflage’’ que je croise sur le bord de la route. Cette fois, le regard est hostile-genre-bouge-toi-de-là et les autres sur le même t☹n.
Pour amorcer une relation conviviale avec le chasseur ou simplement sociabiliser, je me demande si je dois utiliser l’approche pêcheur revisitée « alors ça tue mord, aujourd’hui » . Bah, c’était juste pour rire, on n’a pas l’air d’avoir le même humour et un coup est si vite parti !
En tout cas s’il n’y a pas parité il y a une réjouissante égalité, la chasseuse ou chasseresse est tout aussi désagréable que son homologue masculin et le port du costume croquignolet comme dit une amie grossit autant les hommes que les femmes.
Croiser un panneau plusieurs fois par weekend et parfois en semaine que je ne comprends pas m’incite à partir à la chasse à l’info.
Dans le code de la route rien mais sur le très sérieux site de l’ONCSF dans la rubrique signalisation, je lis : ''En effet, en cas de collision avec un gibier, les solutions diffèrent suivant que l’animal impliqué dans l’accident faisait ou non l’objet d’une action de chasse. Il appartient, dans tous les cas, à la victime du dommage d’apporter la preuve que l’organisateur de chasse ou son délégué responsables du territoire d’où provenait l’animal impliqué dans la collision a bien commis une faute, une négligence ou une imprudence. La victime cherchera donc à démontrer que l’organisateur de chasse n’a pas mis en œuvre tous les moyens dont il disposait pour prévenir l’accident ayant pour origine une action de chasse''…La Suite .
Maintenant que j’ai compris le sens, je participe activement à l'attention conjointe demandée et traverse en Klaxonnant... Et si je n’avais pas bien compris ? Je ne cherche qu'à comprendre mais pas à être le dindon de la farce mais ça c’est une autre histoire….
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