Le Nez dans les Casseroles

L'AUTOMNE N'EST PAS UNE SAISON COMME LES AUTRES.....

Toi avec qui j’ai partagé tant  de  mots, de hauts et de bas, de petites victoires et de grands bonheurs. Délaissé à Paris, tu as la note blanche, un look terne de « Metropolitan » et la bannière en berne. 

Sans t’oublier  vraiment, grâce à un mot de passe, je vois  comment tu te portes de l’intérieur… Ton panorama  baisse, tes commentaires sont  silencieux et on ne te ‘’like’’ plus ! Ose le dire, je ne post plus,  n’Instagram pas , ni ne Tweet,  ne Pinterest pas du tout et Face un peu...  A  ce rythme sans aucun doute, je ne fais rien pour que ton état s'améliore. Je t'assure "écrire à Paris n’est pas facile",  même si la SNOOD Attitude  Parisienne est inspirante, le rythme de la Capitale n'est pas charmant.  En cet automne, j'ai bien envie qu'on se remette à écrire, photographier, se moquer, conspirer, boutader toi et moi... Retrouver un peu de notre intimité tranquille, de convivialité et de partage.

Nos vieilles habitudes, mon stylo encre et nos articles qui peut être n’intéresseront que nous sur des  tendances qui n’en sont pas ou plus mais que toi et moi, vintage, nous apprécions et nous inspirent.  Alors, petit à petit, mon cher Blog, on va  reprendre la plume comme ce 27 novembre 2009, ce ne sera pas une histoire de plage mais en cherchant bien on trouvera notre carré de sable et je te promets de te dévoiler ce qu’est un SNOOD mais ça tu l'as compris, c'est une autre histoire  …..

RATATOUILLE DE LÉGUMES OU TIAN DE SOLIDARITÉ...

De bon matin, par tous les temps, pas beaucoup plus haute que le karotsaki chargé qu’elle tire, la marchande de quatre saisons pose ses sacs à l’angle de la superette AlphaBita sur Aghios Alexandros de Paléo Faliro. Toujours, coiffée d'un fichu, cette petite dame au visage rond, buriné et ridé d'une petite firiki(1) installe son étale de poupée sur les palettes du magasin. Dans un carton parfois deux se mélangent pêle-mêle une récolte de biffins,  de fruits et légumes de saison, trop biscornus pour passer le casting des acheteurs de la grande distribution. Dans de grands plastiques, elle cache ses hortas vertes et fraiches d'une cueillette matinale,  les épluche et les nettoie en attendant discrètement ces clients. Peu loquace, elle salut ses connaissances, accueillent les habitués toujours d’un bon mot et présente sa marchandise. Elle ne vous presse pas, réservée, vous laisse repartir les mains vides avec le sourire. Les sans-logis de la petite plage la saluent de quelques mots en allant acheter du vin qu’ils boiront autour d'un barbecue toujours prêt à allumer sur  la crique de Floisvos et sans la déranger les tziganes  s’installent  à côté d’elle avec poussettes et enfants. Elle me met en garde de ne pas laisser ma chienne au lampadaire, qu’on risquerait de me la voler. Je souris et la remercie. Peu de chance qu’on vole Lola avec son pédigrées de la rue!  Quand la marchande de poissons installe à son tour son casier de bois et son sceau de moules, la petite dame se lève volontiers pour lui faire un brin de causette toujours l'oeil sur le chaland.

Elle vous tend un sac recyclé au logo de divers supermarchés. Elle en ouvre un autre avec de l’aneth, des oignons frais ou du persil pour compléter vos achats. Puis, elle penche la tête au-dessus du sac, rajoute si nécessaire une orange, deux  courgettes ou des citrons et vous annonce le prix(2). Personne ne marchande ni ne discute. Les commerçants ne lui font pas la guerre mais souvent de la monnaie ou la dépanne avec des sacs. Vers 14h00, elle plie bagages, remet tout en ordre, ne laissant aucune trace de son passage jusqu’au lendemain. Elle remonte en claudiquant la rue Iridos, s'arrête pour replacer son foulard sur ses cheveux et repart prendre le bus qui va vers Sounion. Je sais que sa journée n'est pas finie... 

Avec ses légumes du jour, j'ai préparé un plat-saveurs-du-sud, sucré au sourire de cette femme, teinté de solidarité et de tolérance d'un quartier.

Pourtant, en me promenant les matins sur la digue de Faliro, je croise des silhouettes endormies sous des couvertures ou des duvets, des visages froissés devant les douches de la plage et je me pose toujours la même question est ce que la misère est moins pénible au soleil ? Ça, c'est une autre histoire...

INGRÉDIENTS : 3 tomates mures coupée en 6 quartiers – 1 poivron vert, 1 poivron rouge en lanière  – 2 oignons frais hachés – 3 courgettes en dé – 2 pommes  de terre en cube – 10cl de jus de tomate  - 1 feuille de laurier - Curry en poudre – Sel & Poivre – Huile d’olive

PRÉPARATION :

• Laver, éplucher  et couper les légumes
• Dans un wok, faire revenir les oignons dans l’huile sans les colorer.
• Ajouter tous les légumes et mélanger avec les oignons. Laisser mijoter doucement à couvert environ 20 min. Les légumes vont rendre leur jus.
• Ajouter le jus de tomate, le curry. Mélanger
• Ajouter les pommes de terre et remettre à cuire à couvert jusqu’à ce qu’elles soient tendres. Découvrir le wok ou la casserole en poursuivant la cuisson pour réduire le jus si nécessaire. Rectifier l’assaisonnement.

 

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(1) Pomme Firiki: pomme de petite taille acide du Pélion avec lesquelles ont fait des glykos tou koutaliou  (2)Il faut compter 1,50€ du kilo sauf pour les feuilles de vigne et certaines herbes.

L'YPEROKEANO, UN PAQUEBOT DE POCHE...PREMIÈRE ESCALE

Pour apprécier Athènes,  il faut se départir de tout préjugé, ne pas comparer,  accepter  ses laideurs pour en apprécier « la substantifique moelle ». L’œil peut être fatigué par un état d’abandon, de laisser aller dans les rues ou sur les façades d’immeubles.  On peut s’agacer des trottoirs étroits, de guingois, souvent  encombrés d’échafaudages dépenaillés qui rétrécissent encore un peu plus  le passage, des  automobilistes garés  en épis, prêt à mordre si vous vous risquez à la moindre réflexion ou qui vous regardent de travers au cas où vous érafliez la peinture en vous faufilant dans le maigre espace qu’il y a entre le mur et son véhicule. En passant à l’arrière, il faudra gérer les deux -roues zigzagants entre les voitures, peu attentifs aux piétons. Ils vous évitent en  lâchant des jurons et vous montrent  le trottoir. Autre situation amusante,  le moment où  la voiture-du- trottoir force le passage pour reprendre ses droits sur la route et oblige un deux roues à freiner. En général, commence un échange vif visière levée et glace baissée où chacun hurle qu’il a raison. Le ton monte, les voitures bloquées klaxonnent. On pense qu’ils vont en venir aux mains. Je souris devant cette scène dont je connais déjà la fin. Dans le centre, qu’on se le dise, on est toujours pressé, agacé, et un peu rude. On bouscule  facile et sans excuse. Ici, on court parce que courir est un état. C’est peut être normal au Pays du Marathon !

Je m’empresse  de rejoindre l’église Aghia Irinis en longeant la rue Perikleous.  A cette heure matinale, Il fait déjà chaud, très chaud, trop chaud et trop tôt pour beaucoup d’Athéniens déjà  épuisés  par  les temps qui courent. La rue est en ébullition. Les marchands de tissus, de bijoux et de perles ont ouvert leur porte.  Bon signe, des ouvriers  rénovent de vieux magasins depuis longtemps fermés. Trop tard ! La vieille enseigne « Joli » a disparu, tant pis pour moi !  

La lumière au fond du stoa du 46 de la rue m’arrêtent.  Des chaises de kafénion grises et jaunes, un énorme poisson dessiné  à l’entrée, je cherche un indice, un nom…Rien. Me voilà dans la fraicheur de ce passage vide. La plupart des magasins ont définitivement baissé le rideau. Je me rapproche de ce puits de lumière de métal et de verre.  A droite,  je trouve enfin ce que je cherche.  J’aperçois  un jeune homme en veste noire de chef. Il  fait la mise en place dans la minuscule cuisine de son navire nommé l’Yperokeano,  un transatlantique de poche. Je jette un œil sur le bloc à spirales qui sert de menu, Voilà que j’ai trouvé mon escale pour déjeuner! Pas le temps de m’attarder. De toute façon, les cuisines n’ouvrent qu’à partir de 13h00.

Je repars pour une visite gratuite de la rue Eolou,  commentée par une guide professionnelle . Ici, c’était organisé par la Mairie d’Athènes mais de plus en plus d’activités gratuites sont proposées. une nouvelle façon de vivre dans la capitale et de l’apprécier. Demandez le programme ! Il est 13h00, je retrouve la fraicheur du passage et passe commande, mais ça c'est dans la prochaine escale... 

 

CARTE POSTALE, LE PORT DE PÊCHE DE GLYFADA...

Un capharnaüm coloré, désordonné, de caïkis et petits chaluts, de pêcheurs affairés, de matous matelots et d’étals à poissons. Un quai encombré de filets roses, bleus et jaunes, tas éparses en attente de remaillage ou d’un prochain embarquement. En silence, tout le monde vaque. Les chats, eux, somnolent d’un seul œil perchés sur des couvertures délavées ou de vieux bouts de moquette douillette.

Les bateaux amarrés sont si serrés qu’en une enjambée, on remonte le quai. Sur cette cote sud ou les marinas, les clubs à la mode, les plages privées s’enchainent, cette petite flottille en L minuscule et sa taverne dans Glyfada me rappellent un village gaulois, enclave réfractaire à l’Empire Romain ! Une halte propice au dépaysement à deux pas d’Athènes pour s’y balader et repartir avec du poisson frais si le cœur vous en dit.

Ce jour-là, je suis repartie avec deux kilos de chinchard(1) 2,50€ le kilo (2)  vidés et nettoyés avec le sourire et en faisant la causette. Les poissons ont finie dans une bonne marinade comme mes grands-mères faisaient autrefois avec les harengs pour les garder pendant l’hiver.

La recette, est-ce bien utile... Qui "s’amuse" à préparer des poisson marinés de nos jours ! Si vous y tenez vraiment, y a qu’à demander, je vous l’enverrai avec plaisir. D’ici, là bon weekend de Kathari Deytera…

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(1) Chinchard ou saurel. En grec, safridi (σαφρίδι) et aussi Horse Mackerel ! (2)  2,50€ aux bateaux de Glyfada et 2€ comme l'indique la pancarte au Pirée...

PETITS POTINS DU MARCHÉ, LES TOMATES NOIRES...

Les légumes d'hiver se serrent sur les étales pour laisser place aux espèces de contre saison qui leur prennent sûrement le chou à grignoter leur espace au fil des années.   Je me souviens d'une époque où la tomate et le concombre quittaient nos assiettes à la fin de l'été ou au début de l'automne... Un au revoir de quelques mois à ces variétés devenues hors saison pour mieux les accueillir aux beaux jours revenus. La salade ne quittait pourtant pas les tables. Elle était remplacée par le chou et la carotte rapés, arrosés de jus de citron et d'une huile d'olive rustique et pas encore bien décantée de la nouvelle récolte. Les habitudes de consommation changent, signe des temps !

La fraise ramène sa fraise au début février, les parapoulias se font rares et les vendeurs de kakis se comptent sur les doigts de la mains... 

Au milieu de ce grand débalage de tomates rouges, très rouges, trop rouges, en grappe, ou cerise,  je croise une petite nouvelle,  noire, sans nom qui a poussée en Crète dixit le producteur. Trop petite pour être une noire de Crimée, je pense qu'il s'agit d'une variété hybride. Les agriculteurs crétois  "non bio" sont des hommes d'affaire avérés et pas du genre à s"interesser aux espèces anciennes sauf si il y a une aide financière et un profit garanti. Et, dans ces temps agités où les agriculteurs de Grèce continentale manifestent, eux restent bien silencieux.

J'ai hésité avec la dernière née israélienne la  "black galaxy"  mais en fait il s'agit de la Kumato, créée en 2005. Les deux variètés sont cultivées en Grèce.

A 3€ le kilo, j'aurai du attendre  l'été mais ma curiosité l'a emportée. Suite à la lecture, d'articles peu flatteurs sur les qualités gustatives de la belle inconnue, mon avis est plus mesuré. Leur couleur verte foncée à mauve offre de l'originalité et des nuances pour des présentations gourmandes (sandwichs, salades composées, mixtes de crudités,..). Bien ronde, elle a une chaire ferme et peu de pépins, légèrement sucrée et sans acidité, elle est agréable en bouche. Elle se croque, avec le printemps, comme un coupe faim à la croque au sel ou en salade.

Pas la peine de transgresser les saisons pour les gouter, attendez leur vraie saison, elles n'en seront que meilleurs ... Et si les années passant,  je ne vois plus que des tomates noires sur les étales d'hiver, je vous le dis je risque de voir encore plus rouge qu'aujourd'hui, mais ça, c'est une autre histoire !

VALENTIN EST UN CHOU...

VALENTINE L'AIME RELIGIEUSEMENT...

Mandarine au sirop de bergamote rôtie au four pour se délecter à la cuillère du jus doux et sucré de ce fruit soleil de l’hiver. J’ai laissé quelques pépins…On en trouve parfois sur les chemins de l’Amour… Une ganache blanche comme cette belle robe que toutes les Valentine's rêvent un jour de porter même si elles ont choisi du rose, vert ou jaune…. Un Chou chocolat qu’on aime à croquer comme notre Valentin en deux bouchées avec une mousse légère, comme notre humeur, au yahourt et citron confit.

 

 Voilà comment j’ai imaginé le dessert  de Valentin & Valentine, un petit délire de pâtissière… amoureuse de la vie! Alors, pour la recette complète, il faudra attendre demain ou peut être après-demain… la Saint Valentin, c’est tous les jours n’est-ce pas ?

PETITS POTINS DU MARCHÉ, LA BERGAMOTE...

Surprise, ce matin au marché, des fraises...de Crète ! D'habitude, c'est mars et du Péloponnèse... Trop tôt et sans odeur  à mon gout,  je préfère la bergamote parfumée  et de saison,  qui embaume la maison de sa seule présence. Jaune-or ou jaune-orange, en fonction de sa maturité, il ne faut pas hésiter à la mettre dans son panier pour qu’elle ne quitte pas les étals des marchés hellènes, ce serait  trop navrant ! Si sa pulpe amère et acide fait grimacer, son écorce fait des miracles dans une  confiture, un cake, un chocolat chaud ou simplement pour aromatiser du sucre.

 Alors, laissez aller votre imagination, enchantez papilles et narines avec ces boules de soleil surtout si le weekend s’annonce pluvieux. Pour ma part, je me lance dans une gelée de coing à la bergamote. Ma recette est en cours… ça vous laisse le temps de faire vos courses et moi de retrouver mes pots !  

LE FRAPPÉ, UN CAFÉ D’ÉTÉ

Prendre le soleil sur les galets de Bray. Rêver d’un café frappé métrio me gala.

Imaginer la buée sur le verre glacé. Poser les lèvres dans une mousse caramel onctueuse, brillante comme une fringante meringue italienne. Aspirer par la paille coincée entre de solides glaçons, le breuvage foncé au goût si particulier. Parler des heures, en remuant négligemment, un verre qui ne finit jamais de finir... Trouver qu'avec une cuillère de café soluble, de l’eau et du sucre, les hellènes ont créé un miraculeux rafraichissant .

Retourner en 1957 à l’exposition internationale deThessalonique. Imaginer Dimitris Vakondios, collaborateur de la maison Nestlé qui cherche à se préparer un Nescafé sans eau chaude. Se demander quelle mouche l'a piqué quand il a mis sa cuillère de café soluble, sucre et eau froide dans le shaker de démonstration de la boisson chocolatée instantanée. A t'il grimacé à la première gorgée ? Se dire qu' à ce moment là, il ne se doutait pas qu'il venait de créer, LA Boisson Nationale soit le premier café Frappé de l’histoire. Le sien, était il était métrio (sucré) ou glyko (très sucré) ? Voilà comment on le commande, de nos jours, me gala (avec du lait) ou choris (sans). D'un coup, j’en déglutine, pas la peine de chercher, il est inexportable ! Les tentatives de lancement à l'étranger n'ont pas connu le succès attendu. La mousse n'a pas prise ! Pourtant, la préparation semble simplissime... Il y a un secret, un savoir faire qui n'appartient qu'aux hellènes. Pas la peine d'acheter, le "kit-du-frappé-parfait", Il vous laisserait un goût amer en bouche. Alors passez en Grèce, cet été, pendant que je dégusterai des irish coffee... mais ça c'est une autre histoire ! 

 

KAROTSI OU CADDY DE COURSE HELLÈNE

En lisant les commentaires de Nafpliotissa et Scalpa, j'ai pris conscience de la relation ambigue que nous entretenions avec le karotsi du laïki alias caddy de course.  Il est pratique mais, pour les françaises que nous sommes, il peut être  source d’Irritation...pour rester polie même après de nombreuses années dans le pays. Cette institution des marchés helléniques méritait, bien, un article que je dédie aux victimes et propriétaires de cette terreur roulante... La grande majorité des foyers grecs en possède un. Cet objet usuel est une structure pliable composée de tiges métalliques montée sur deux roues et une anse pour le tirer. Côté design, on fait dans le minimalisme ni accessoires ni fioritures. Il existe, quand même, en 3 couleurs or, inox ou blanc, l’inox est la plus prisée. Presque increvable, il est sensible à la rouille et aux surchages excessives. Dans ce dernier cas, la roue casse  et il est abandonné dans la poubelle la plus proche après une mission de ramassage des sacs par un parent de "l'accidenté". La nouvelle génération de caddy ne lui en impose pas et il reste le N°1 sur les marchés.

Voilà, le début des problèmes! Les utilisateurs, en majorité des femmes, le regard droit devant, le tirent à la façon "je-suis-seule-dans-cette allée" sans se préoccuper des "obstacles" alentours qui sont souvent vos pieds ou votre talon d’Achille. Toutes plaintes ou remarques seraient inutiles. Le tireur de karotsaki continue son chemin sans excuses et peut vous lancer un "c’est toi qui t’es mise dans mes roues" en vous tutoyant… et ce tu, Grrrr, que ça m’énerve! Il est source fréquente d’embouteillages et de collusions. Dans un face à face, personne ne recule et s’ils se croisent de trop prêt, ça s'accroche par les roues comme dans Ben hur ou Gladiateur. Les protagonistes tirent de toute leur force, devant, derrière en maugréant. Les chalants retenus vocifèrent jusqu’à ce que la situation se débloque souvent grâce à l'intervention d'une âme charitable qui va remettre de l'ordre dans cette cacophonie. Immanquablement "garé" n’importe comment, ils empêchent l’accès aux bancs de fruits et légumes. Surtout, ne demandez pas, même poliment, à ce que l’on pousse la chose, vous obtiendrez une fin de non recevoir ou un regard hostile qui sous entend "il est où ton problème ?" A la fin du marché, rempli autant à l’intérieur qu'à l’extérieur, on sent l’absence de l’option 4x4. L’objet, à mobilité réduite, se fraie un chemin et là si vous le croisez, c’est les genoux qui morflent !

Malgré les années et mes efforts d’adaption, je Grince toujours des dents devant ces incivilités mais j’ai trouvé la parade, je vais très, très,…, tôt au marché pour profiter de cet agréable moment. D'accord, je ne bénéficie pas des promos de 13h00 mais je préfère de loin ma tranquillité!

 PS: Je remercie Nafpliotissa et Scalpa pour leurs témoignages sur le syndrome du karotsaki!!

PAIN AU POTIRON

J’aime les couleurs sur les marchés, à cette saison. L’orange tonique des mandarines, du potiron, des carottes, des navels et des kakis  insufle une dose de bonne humeur et de créativité. Il faut, paraît il, l’utiliser avec parcimonie et le nuancer avec des teintes de rouge ou de jaune…il suffit, alors, de jeter un regard dans l’allée pour apercevoir betteraves, citrons, bananes ou bergamotes…Bien entendu, à cette saison, le vert domine, encore. Lui, il apporte une touche de calme, dans toute cette exubérance vitaminée, et de volumes avec ces amoncellements d’épinards, d’oignons frais, de salades, de persil, de choux, d’aneth ou d’herbes sauvages…. Tôt le matin, je m’imprégne des couleurs et des odeurs sans croiser mes « voisines » bousculantes et bruyantes de midi. Choisir, regarder, écouter les conversations des marchands et rire de leurs blagues font parti de ma promenade. Au fur et à mesure, mon panier se remplit. A l’angle des rues Ivis et Artemidos, l’odeur des souvlakis remplit l’air, je finis mes courses avec un bouquet de fleurs et regagne ma cuisine avec mille et une idée…Ce jour là, un pain au potiron pour tremper de belles tranches or-orangées dans un potage aux poireaux, tout vert !

INGRÉDIENTS: 350g de farine blanche Type 55 (Farine Miloi Agiou Georgiou/Paquet vert) – 1 paquet x 8g de levure boulangère sèche(1) – 15g de sucre roux – 9g de sel de mer – 400g de potiron épluché et cuit(2)- 2 c à s d’huile d’olive – 1 œuf battu et sel pour faire briller la croûte.

PRÉPARATION: Éplucher le potiron, retirer les graines. Couper le en dé d’environ 2 cm. Faire cuire à la vapeur jusqu’à ce que la chair soit tendre. Mettre dans le bol du mixer avec l’huile d’olive et mixer jusqu’à obtention d’un purée lisse. Mettre la farine avec la levure sèche dans un grand saladier. Ajouter la purée de potiron et bien mélanger à la farine. Poser cette masse (un peu collante) sur un plan fariné. Saupoudrer de farine et pétrir pendant environ 5 min, à la main. Ajouter un peu de farine tout en pétrissant si le paton reste collant. Si vous avez un robot muni d’un crochet, pétrir la pâte environ 3 min. Poser la boule de pâte sur une feuille de papier sulfurisé légèrement farinée. La recouvrir d’un torchon humide. Laisser poser à température ambiante au minimum 2 heures. La pâte double de volume(3).  Préchauffer le four à 200°. A l’aide d’un pinceau, passer à l’œuf  la surface du pain pour une belle couleur brillante à la cuisson. Avec une lame de rasoir ou un couteau tranchant faire quelques entailles sur la boule. Enfourner pour 30 min de cuisson. Le résultat un pain moelleux, légèrement sucré.  

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(1)...ou 15g de levure fraiche diluée dans une 1 c à s d'eau tiède à incorporer dans la purée de potiron. (2)Pour 400g de chair de potiron compter un morceau de 700g de potiron.(3) Vous pouvez laisser pauser la pâte pendant la nuit et cuire le pain le matin. Dans ce cas, la mie sera plus légère mais la boule moins gonflée (cf photo)